Humanisme pur

La culture de l'autogestion… (partagée par le réseau REPAS* et le mouvement Amopie )

Une culture du faire

Dans la société actuelle : " d'un côté ceux qui disent, décrètent, décident, de l'autre ceux qui exécutent, réalisent. Cette coupure là nous est insupportable. Tout homme se doit d'être sujet de ses actes et cela passe forcément par la double maîtrise du penser et de l'agir.

Une culture d'équipe

Ce qui permet la création de projets comme les nôtres, c'est, bien plus que le regroupement de capitaux, l'association d'hommes et de femmes.(…)
Ainsi se traduit le désir fondateur de faire ensemble. Des amis qui se rencontrent et qui ont envie de mener une aventure collective ; des militants qui décident de ne pas rester dans le discours et de s'enfoncer dans le concret ; des bâtisseurs qui savent que les chantiers les plus exaltants sont toujours des œuvres communes, et voilà une équipe qui se constitue, qui imagine, qui sait rêver, et qui, même quand elle redescend sur terre, garde un œil dans les étoiles.
Et puis, secondairement, il y aussi cette idée bien commune qui veut que l'union fasse la force. Elle est vraie. Mais il faudrait la compléter par d'autres équations moins connues, comme par exemple : l'union donne des ailes ; l'union rend plus riche ; l'union donne plus qu'elle ne réclame ; l'union rend plus libre.

Une culture de liberté

Nous vivons dans une société trop individualiste pour que nos " collectifs " n'inquiètent pas ceux qui associent sans nuance collectif et servitude, parce qu'ils croient que liberté rime avec solitude. Pour notre part, nous soutenons le contraire -et le démontrons dans nos entreprises- qu'il y a davantage de liberté à plusieurs et davantage de servitude en solitaire.
(…) Notre culture est donc une culture de la pratique et de l'intelligence collectives où le lien aux autres s'est construit par le libre choix de chacun. Comme dans toute aventure coopérative, la liberté de chaque individu est à la source de tout : liberté d'adhésion et engagement toujours temporaire, qui appelle à être renouvelé, fondent la coopération. Sans liberté, on ne peut plus parler de coopération ; on est dans la sujétion, dans le rapport profondément inégalitaire du patron et de l'ouvrier, du décideur et de l'exécutant, de l'employeur et de l'employé, du sujet et de l'objet. Etre coopérateur c'est être acteur. On ne peut être acteur sans liberté.

Une culture du pouvoir sur soi-même

Nous ne savons même pas si " changer le monde " est vraiment possible. Mais peu importe ! notre choix est de faire comme si cela était possible et de commencer par ce qui, indubitablement, l'est : changer déjà nos vies en les organisant dans le sens dans lequel nous aimerions voir évoluer l'organisation de nos sociétés.

Une culture du parcours

Nos histoires s'inscrivent non dans le temps rêvé d'un messianisme (réformateur ou révolutionnaire) toujours à venir, mais dans le présent de nos vies. Nous cheminons, nous construisons, nous inventons, et ce qui est prédominant pour nous ce sont ces chemins, ces constructions, ces inventions. Le trajet est sans doute aussi important, et peut-être plus, que la destination vers laquelle il mène.(…) le principal n'est pas d'arriver au but, mais d'y aller.

Une culture de l'argent au service de l'homme

Nos entreprises ne se justifient pas par la recherche de profit, mais par leur vocation de production réalisée dans le cadre humain d'une œuvre collective. La façon de travailler est aussi importante que le produit qui est fabriqué.

Extraits de " quand l'entreprise apprend à vivre "
B. Barras, M. Bourgeois, E. Bourguinat et M. Lulek

*Le réseau REPAS est un ensemble d'entreprises autogérées (existant pour les plus anciennes depuis le début des années 1980).

N'hésitez pas à me faire part de vos réactions, suggestions, interrogations, difficultés etc., ainsi que des fautes ou problèmes techniques que vous auriez rencontrés...

mail

Pour toute citation ou reproduction de textes de ce site, non destinée à un usage strictement personnel, merci de :

  1. mentionner vos sources (la page internet et, éventuellement, le nom de l'auteur)
  2. me prévenir (je pourrai ainsi vous informer des évolutions correspondantes).