La communication perverse
Je viens de tomber sur un bouquin dont un chapitre s'intitule " la
communication perverse ". J'y reconnais une attitude que je pourfends
depuis pas mal de temps, l'antithèse de la
CPR !
Il s'agit du bouquin célèbre de Marie-France Hirigoyen intitulé " le
harcèlement moral ", " la violence perverse au quotidien.
L'auteur y décrit une personnalité pathologique particulièrement
redoutable, le pervers narcissique, sévissant autant dans le couple, la
famille que l'entreprise. (j'ajouterais volontiers : n'importe quelle
communauté, d'où le problème des " sectes " !)
Une véritable machine à tuer (psychologiquement) ! Ce que l'auteur en dit :
" le dérèglement sexuel et la méchanceté ne sont que les
conséquences inéluctables de cette structure vide. Comme les vampires, le
narcisse vide a besoin de se nourrir de la substance de l'autre. Quand il n'y
a pas la vie, il faut tenter de se l'approprier ou, si c'est impossible, la
détruire pour qu'il n'y ait de vie nulle part. Les narcisses vides ne sont
que des machines à reflet qui cherchent en vain leur image dans le regard de
l'autre ".
Le pervers commence par séduire, puis déstabilise de façon insidieuse. Il
rejette systématiquement la faute sur autrui. Les conséquences pour la
victime peuvent être très lourdes.
Voici un recueil de citations résumant la communication perverse (ou
" manipulatrice ") :
- Le non-dialogue :
- Lorsqu'une question directe est posée, les pervers éludent. Comme ils ne
parlent pas, on leur prête grandeur ou sagesse.
Rien n'est nommé, tout est sous-entendu. Il suffit d'un haussement
d'épaules, d'un soupire.
Se soustraire au conflit est une façon habile d'aggraver le conflit tout en
l'imputant à l'autre.
- Le flou
- Le message du pervers est délibérément flou, imprécis, entretenant la
confusion. En utilisant des allusions, il fait passer des messages sans se
compromettre. Offrant des propos sans liens logiques, il entretient la
coexistence de différents discours contradictoires.
- L'embrouille
- Un autre procédé verbal habituel des pervers est d'utiliser un langage
technique, abstrait, dogmatique pour entraîner l'autre dans des
considérations auxquelles il ne comprend rien et à propos desquelles il
n'ose pas demander d'explications de peur de passer pour un imbécile.
- La lecture de pensée
- Un autre procédé pervers consiste à nommer les intentions de l'autre ou
à deviner ses pensées cachées, comme si on savait mieux qui lui ce qu'il
pense.
- La dérision
- La dérision consiste à se moquer de tout et de tout le monde. La
permanence de cette attitude fait tomber la méfiance -c'est une simple façon
d'être-mais crée une atmosphère désagréable et place la communication sur
un mode qui n'est jamais sincère.
- Le message paradoxal
- Quelque chose est dit qui est immédiatement disqualifié, mais la trace
persiste sous forme de doute.
- La disqualification
- Il s'agit de retirer à quelqu'un toutes qualités. De lui dire et
répéter qu'il ne vaut rien. " tu es nul ".
Pour avoir la tête hors de l'eau, le pervers a besoin d'enfoncer l'autre.
Pour cela, il procède par petites touches déstabilisantes, de préférence
en public, à partir d'une chose anodine, parfois intime, décrite avec
exagération, prenant parfois un allié dans l'assemblée.
- Le sobriquet
- Un procédé pervers consiste à affubler l'autre d'un surnom ridicule.
- La division
- Là où le pervers narcissique excelle, c'est dans l'art de monter les gens
les uns contre les autres, de provoquer des rivalités, des jalousies.
La jouissance suprême pour un pervers est de faire accomplir la destruction
d'un individu par un autre et d'assister à ce combat d'où les deux sortiront
affaiblis, ce qui renforcera sa toute puissance personnelle.
- L'assurance
- La prise de pouvoir se fait par la parole. Donner l'impression de savoir
mieux, de détenir une vérité, " la " vérité. Le discours du
pervers est un discours totalisant qui énonce des propositions qui paraissent
universellement vraies. Par exemple, au lieu de dire : " je n'aime pas un
tel ", il dit : " un tel est con. Tout le monde le sait, et toi, tu
ne peux pas ne pas le penser ".
On remarquera donc que l'obligation de respecter la
CPR (ou même
simplement la dénonciation de son non-respect) empêche ce genre d'individu
de sévir, qu'elle constitue une protection contre le harcèlement moral, la
dérive sectaire.
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