Humanisme pur

Qu’est-ce que « faire le bien » ?

Cette expression évoque de prime abord une charité de dames patronnesses, éventuellement, l’action humanitaire dans le tiers monde ; comme si faire le bien se limitait à quelque rituel codifié, indépendamment de toute conséquence à long terme.

Pour répondre proprement à cette question, et oeuvrer d’une façon intelligente, il importe donc en premier lieu, de définir ce qu’est le "bien".

En pratique, c’est souvent une morale établie, propre à un milieu social donné, qui définit cela. Mais si l’on veut une définition consensuelle, disons qu’il s’agit du bien-être effectivement vécu par les personnes « bénéficiaires », ce qui les rend heureuses. Ainsi, lorsque l'on donne à manger à une personne qui souffre de la faim, on fait son bien.
Notons que l’on peut causer un bien-être intense mais de courte durée ou inversement un bien-être léger mais durable. Il y a donc de nombreux « biens » possibles. Sans compter qu’une action peut faire le bonheur des uns et le malheur des autres.
« Faire le bien », ne veux donc pas dire grand chose : il faudrait préciser le bien de qui, et quelle forme de bien. Pratiquement chaque chose que nous faisons est un bien pour certains et un mal pour d’autres…

Ce n’est donc pas « faire le bien », qui devrait être la préoccupation d’une personne inspirée par un idéal humaniste, mais « faire le maximum de bien et le minimum de mal ». A savoir, le bien le plus grand possible, pour le plus grand nombre de personnes possible. Car s'il est vrai que l’on ne fait jamais « le bien » ou « le mal », on fait plus ou moins de bien et plus ou moins de mal. Ainsi peut-on considérer qu’un Mandrin qui vole aux riches et donne aux pauvres, a une action globalement bonne, puisque le mal-être qu’il cause aux uns (privation de superflu) est inférieur au bien-être qu’il apporte aux autres (apport du nécessaire).
Ainsi, celui qui ne se contente pas de donner du poisson, mais fournit de quoi pêcher, fait plus de bien, puisque le bien-être qu’il apporte est plus durable et assuré. Ainsi, celui qui ne se contente pas d’aider à vivre matériellement mais offre la possibilité de travailler avec d’autres à un projet humaniste, fait plus de bien, car il satisfait non seulement la faim de la personne mais également sa dignité.
Il apparaît donc que les « bonnes œuvres » ou l’action humanitaire classique ne constituent qu'une forme rudimentaire du bien.

Soigner un malade, aider quelqu’un en difficulté, réjouir par un spectacle agréable, par un sourire, c’est bien ; éduquer ses enfants de son mieux, transmettre aux autres une philosophie du bonheur, réfléchir à une meilleure organisation économique, puis participer à sa mise en place, c’est mieux.
Cependant, le court et le long terme ne s’excluent pas.

DP (2001)

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