Humanisme pur

un vécu, une éthique

Une façon d'être

Un certain apaisement, une énergie intérieure positivée.
Un apaisement qui rend indépendant et élimine donc la souffrance, une énergie qui est amour et produit donc une jubilation intarissable ainsi qu'une action positive en direction de l'extérieur.

Le sage ne cherche pas à être heureux, puisqu'il l'est déjà. Il ne cherche donc pas son propre bonheur, car il le possède déjà. Il se contente de répandre le bonheur autour de lui.
A l'inverse, le malheureux cherche hors de lui le bonheur qu'il n'a pas, et répand de ce fait, le malheur et la souffrance.
Tout se passe donc comme si le bonheur comme le malheur avaient une tendance à se répandre d'eux-mêmes…

On est donc tenté de dire : cherche d'abord le bonheur en toi-même avant d'essayer d'aider les autres ou de refaire le monde… joli paradoxe, dans la mesure où la recherche du bonheur est cause de souffrance… Disons plutôt : fais-le, et tu peux le faire… tout de suite…
Comment faire ce bonheur en soi ?
En positivant l'énergie de vie qui est en soi, au lieu de la laisser négativer…
En cessant de faire de soi-même la fin ultime de ses actions, en cessant d'avoir peur de quoi que ce soit.
En cessant de se regarder le nombril, en brisant sa coquille et en s'ouvrant complètement sur l'extérieur…
A ce moment, le bonheur est là, car le besoin n'est plus.

Cette sagesse "universelle", qui est donc une façon d'être spontannée, une évolution intérieure, et surtout pas une liste de règles morales...) se manifeste plus ou moins de la façon suivante :
-l'absence de haine ou de sentiment négatif envers quiconque
-la régression des besoins non vitaux
-l'absence du désir de posséder, de s'approprier, de dominer *
-le non-attachement aux résultats de ses actions
-la régression du souci de sa personne *
-un certain détachement par rapport à toute forme de fascination, aux sollicitations extérieures
-l'indépendance face à toute forme d'idolâtrie et de conformisme
-l’absence d’intérêt pour sa propre image * -l'absence de "jugement de valeur"
-la relativisation des constructions intellectuelles, le recentrage sur le ressenti
-l'absence de crainte, de paranoïa…
-la non-indifférence face aux problèmes des autres.
-la non-souffrance face à ces problèmes et le désir d'agir positivement
-la bienveillance universelle (le désir d'aider, la recherche du bonheur d'autrui)
-le respect de la liberté d'autrui
-le respect de la nature, des autres, de son corps…
-la recherche de relations harmonieuses entre soi et les autres, les autres et les autres, soi et la nature, les autres et la nature
-La recherche de l'intérêt commun (en privilégiant le plus vaste)
-le goût du don de soi
-le goût de la justesse de vie
-le goût de l'essentiel
-le goût de l'amélioration de soi
-le goût de l'échange, du partage, de la communication
-la mise du soi au service du tout
-la mise de l'intellect au service du cœur
-la non-violence, le calme

Pour résumer, cette sagesse se traduit par la simplicité de vie, la solidarité, l'harmonie, la non-crédulité, la douceur, la sociabilité, la joie.
Elle porte à œuvrer conformément à ce que l'on pourrait appeler "le sens inné du bien".
Elle consiste à agir en accord avec ce que l'on ressent en soi et non pas à suivre des préceptes dictés de l'extérieur.

Elle réduit (globalement) les sources de frustrations et de conflits, surtout avec ceux partageant également cette sagesse. Elle permet d'être libres ensemble... En effet, il y a conflit ou frustration à partir du moment où l'on est dans le besoin de quelque chose de précis, pouvant rentrer en concurrence avec le besoin d'un autre. Or, le sage est avant tout dans le désir d'harmonie avec autrui et ses besoins sont moins nombreux, moins imprévisibles et moins impérieux…

Une éthique de l'harmonie

Il ne reste plus qu'à dépasser les stéréotypes pour exercer effectivement son intelligence dans le sens de l'amour universel…
L'éthique correspondant à la sagesse de l'amour peut se résumer à l'objectif suivant : œuvrer de son mieux dans le sens de l'harmonie la plus vaste. D'où l'appellation : éthique de l'harmonie.
En disposant d'une direction pour agir, qui est en accord avec son affectif, on satisfait le besoin humain de sens…

Le bonheur est le résultat d'une certaine harmonie intérieure… On cherchera donc à répandre le bonheur autour de soi (sur le long terme…)
Il s'agit d'œuvrer " de son mieux ", c'est à dire de ne pas se contenter de faire quelque chose d'utile, mais de faire quelque chose de plus utile si notre conscience nous le suggère. D'en faire plus, de chercher à être plus efficace, si on en a la possibilité.
Il ne s'agit pas pour autant de se surmener, de se " sacrifier ", ne serait-ce que parce que le respect de notre corps, d'un certain bien-être personnel est nécessaire à une action durable et de qualité. La question d'œuvrer dans le sens de l'harmonie concerne donc le temps de disponibilité au travail dont on dispose, elle vient après le besoin de dormir, de se reposer, de se sustenter… Il s'agit simplement de donner un sens à sa vie plutôt que s'ennuyer ou s'agiter. Le souci de l'harmonie la plus vaste ne doit donc absolument pas être un impératif stressant, un poids accablant. Il vient naturellement lorsque l'on se sent bien, et que l'on a envie de faire quelque chose, de manifester son énergie de vie, son amour… c'est simplement une façon intelligente et cohérente de le manifester. Une façon d'allier le cœur à la raison.

" La plus vaste " signifie : celle qui intéresse le plus grand nombre et le plus durablement. La plus vaste échelle n'exclut pas l'échelle inférieure. En pratique, il est évidemment nécessaire de commencer par là, compte tenu de la modestie de nos capacités individuelles. Mais une fois l'action terminée à ce niveau, on peut poursuivre plus loin… en fait, cette limitation ne doit pas être le résultat d'un favoritisme d'ordre affectif, source potentielle de rivalités. Elle doit être purement technique, comme un moyen de prendre en compte les limites de nos capacités
L'expression "Oeuvrer dans le sens de l'harmonie la plus vaste" signifie par exemple que l'on accorde plus de poids à un problème qui concerne l'ensemble de l'humanité qu'à un problème qui ne concerne que trois personnes. Que le bonheur durable d'une personne est privilégié sur un plaisir momentané… Par exemple, on s'attellera en priorité aux problèmes qui mettent en péril la survie de l'humanité…

Cette "orientation" ne permet pas toujours de se déterminer facilement. Il est clair que l'on ne peut prévoir à l'avance l'efficacité de nos actions dans ce sens (comme dans tout autre, d'ailleurs). Il s'agit simplement d'estimer les choses selon une loi de probabilité, de vraisemblance, en faisant appel à une certaine intuition, en sachant que l'on peut toujours se tromper. Il s'agit de savoir quelle énergie nous anime…

Quelle mise en pratique ?

Ce principe permet toutefois de dégager aisément certaines grandes lignes, pour ce qui concerne les choix importants de l'existence : faire un travail plutôt " utile ". Ainsi, non seulement on évitera le commerce des drogues, des armes etc. mais on évitera de se consacrer à une carrière inutile ou aberrante compte tenu de l'urgence et de la gravité des problèmes planétaire : compétition sportive, divertissement pur (vu l'abondance de la production dans ce domaine), publicité, finance, industrie du luxe etc.
De même, on se préoccupera de résorber la faim dans le monde, avant d'explorer les lointaines étoiles.
Même des domaines traditionnellement admis comme utiles sont sujets à discussion : faut-il participer à un système d'enseignement qui développe la compétition et la peur, de par sa structure même ? A un système médical qui privilégie la surconsommation de médicaments à la santé ? A une agriculture qui pollue l'environnement ? Au développement d'une science sans conscience qui met une puissance colossale entre les mains de ceux qui n'ont pas la sagesse en rapport ? et, du temps qu'on y est : à un système économique qui favorise (par conditionnement et nécessité) l'égoïsme et ses conséquences ?

-L'action qui semble actuellement le mieux correspondre à l'éthique de l'harmonie, consiste à propager la sagesse de l'amour, et à développer une organisation économique cohérente avec cette autre façon d'être, pour et avec ceux qui la partagent.
Car non seulement l'amour donne envie de vivre autrement, mais vivre autrement permet de mieux manifester, entretenir et développer, en nous et hors de nous, cette sagesse…

On peut également établir les règles suivantes.
-aider en priorité ceux qui en ont le plus besoin : commencer par les besoins les plus élémentaires de X avant de satisfaire les besoins plus accessoires de Y (ce qui va à contresens d'une logique économique basée sur l'argent : la plus grande quantité de "service" y est rendue à ceux qui ont le plus d'argent, puisque chacun doit d'abord "gagner de l'argent" pour "vivre"...).
-ne pas faire de favoritisme (pour soi-même ou ses proches).
-faire ce que l'on pense être utile pour autrui, et non pas nécessairement ce qu'autrui souhaite que l'on fasse pour lui.
(Dans la mesure où cela ne conduit pas forcément à l'harmonie la plus vaste… Faut-il être complice d'un crime, par exemple, entretenir la faiblesse, la tyrannie etc. ?)
- aider celui qui est dans l'égoïsme en essayant de lui transmettre le bonheur durable de la sagesse de l'amour. Ne pas l'aider matériellement (sauf danger pour sa survie immédiate ou calcul) dans la mesure où cela revient à donner plus de moyens à la logique de l'égoïsme : à entretenir l'assistanat, le matérialisme et l'exploitation (indirectement).
(cette éthique conduit donc fatalement à se faire traiter d'égoïste… )
-aider celui qui est dans la sagesse de l'amour matériellement, ou mieux : gérer ensemble nos biens matériels afin d'être plus… en harmonie (harmonie envisageable à cause de la régression de nos besoins égoïstes sources de concurrence).
-Lutter contre la bêtise sous toutes ses formes, en particulier, le nationalisme, l'intolérance, le sectarisme, l'égoïsme… car ils engendrent les guerres et la souffrance. Mais sans utiliser la violence !
-préserver l'environnement, en particulier, en limitant sa consommation (empreinte écologique).
-dans la mesure du possible, vivre d'une façon qui ne génère pas les problèmes que l'on dénonce (agir à la racine du mal !)

* en tant que fin ultime.

N'hésitez pas à me faire part de vos réactions, suggestions, interrogations, difficultés etc., ainsi que des fautes ou problèmes techniques que vous auriez rencontrés...

mail

Pour toute citation ou reproduction de textes de ce site, non destinée à un usage strictement personnel, merci de :

  1. mentionner vos sources (la page internet et, éventuellement, le nom de l'auteur)
  2. me prévenir (je pourrai ainsi vous informer des évolutions correspondantes).