Humanisme pur

Agir efficacement, à la racine des maux

Quels maux ?

Il y a la pollution, le pillage des ressources naturelles, la disparition de nombreuses espèces. Bref, la destruction de l’écosystème.
Il y a aussi la guerre, l’extrême pauvreté, l’oppression…

Que faire ?

On peut se contenter de ne pas participer à l’« incendie » : limiter sa consommation, être pacifiste etc. et dire : « il suffirait que tout le monde fasse comme moi… »
Mais on peut aussi faire quelque chose pour « éteindre l’incendie ».

Ensuite, il y a deux façons d’être actif : soit on soulage des symptômes (lutte contre la pollution, action sociale, humanitaire etc.), soit on élimine les causes.
Le second mode d’action présente l’avantage d’une bien plus grande efficacité sur le long terme.
Encore faut-il que les causes soient correctement identifiées et que leur élimination soit possible.
Il faut donc analyser les causes de ces problèmes, puis agir en priorité sur celles qui sont les plus déterminantes et les plus accessibles.

De fausses pistes ?

Si l’on dit, par exemple, que la cause de ces maux est « la nature humaine ». Il n’y aura pas grand chose à faire… Cette « cause » est certes déterminante (son impact est important) mais peu accessible (elle est difficile à modifier).
A l’inverse, on peut rêver de causes faciles. Les pollueurs seraient les riches, les gros, les puissants…
Il est pourtant probable que si, à un moment précis, on redistribuait les richesses de façon équitable, puis que l’on repassait un siècle plus tard, on retrouverait les mêmes inégalités et… les mêmes problèmes.
Il serait donc plus judicieux, plutôt que dénoncer des personnes particulières ou l’humanité en général, de modifier une certaine économie où chacun peut librement s’approprier, accumuler, prêter avec intérêt... D’autant que la « nature humaine » n’est pas une donnée fixe, elle dépend de son « environnement »…

Un cercle vicieux

En effet, s’il y a de la pollution ce n’est pas parce que certains auraient un plaisir particulier à polluer, c’est toujours pour des intérêts économiques.
L’aspersion de pesticides coûte moins cher que le désherbage manuel (coût de la main d’œuvre). Si les méthodes les moins polluantes étaient les moins onéreuses, elles seraient évidemment employées. C’est toujours le procédé le plus rentable économiquement qui est recherché, lequel n’a aucune raison d’être également le plus éthique…
En outre, la destruction de l’environnement n’a pas pour seule cause la réalisation d'économies. Y contribue également, l’augmentation de la production… en vue de l’accroissement du chiffre d’affaire (qui contribue également au profit). D’où les océans qui se vident de leurs poissons et les forêts qui se transforment en désert.
D’où une consommation toujours plus importante, par individu... car pour augmenter le chiffre d’affaire, il faut aussi inciter à consommer, grâce à la publicité. Et celui qui a beaucoup consommé, est amené à gagner à nouveau de l’argent, en incitant à consommer…
Sans la cupidité, que ce cercle vicieux entretient, il ne serait pas aussi facile de corrompre les élus, les experts etc. de telle sorte que les lois les plus pertinentes tardent à être votées, avant d’être… contournées.

Supprimer ces « intérêts économiques » serait sans doute plus efficace que faire la morale… On peut remarquer en effet, que la plupart des spiritualités dénoncent l’avidité, l’égoïsme etc. depuis des millénaires. On ne peut pas dire que cela ait eu un impact particulièrement probant…

L’Histoire

L’homme ne désire que ce qu’il connaît. Il ne cherche que le pouvoir qui lui semble accessible.
Dans la tribu primitive, où l’argent n’existait pas, l’assoiffé de pouvoir ne pouvait avoir de plus grande ambition que de devenir chef, et pour cela, il devait se faire apprécier des autres, démontrer des compétences en les mettant au service du bien commun. Un chef mal aimé était rapidement éliminé.
Avec l’invention de l’argent et de la propriété privée, le pouvoir possible n’a plus eu de bornes. En soudoyant (grâce à ces nouvelles formes de pouvoir) une armée de subordonnés, il a pu tyranniser plus longtemps. Dépourvu de limites, il a pu s’étendre géographiquement. Ainsi sont nés les empires.

La quête du pouvoir de l’argent, entraîne, comme nous l’avons vu, la destruction de l’écosystème. Le chômage aidant, même celui qui souhaite simplement survivre est fortement incité à y participer : « il faut bien vivre, nourrir sa famille »…
En outre, ce régime économique entraîne des inégalités sociales considérables et d’innombrables conflits à tous les niveaux…

Une double révolution

Il semble donc qu’une action efficace pour un monde plus durable et agréable soit de développer une économie réellement alternative. Il ne suffit pas, bien sûr, de contester et dénoncer…
Pour rompre la logique de la cupidité, on peut imaginer une économie où chacun travaille au bien commun, avec pour seule récompense "égoïste", l’estime que lui vaut l’utilité de son travail… Cela est d’autant moins utopique que c’est ce qui a déjà fonctionné pendant des millions d’années. Qui dit mieux ? Y serait développé les sens du don, du partage, de la justice, et non plus de l’appropriation, de la compétition et de la fourberie. Y serait développé l’amour, et non plus la peur.

Bien sûr, cela n’empêche pas qu’un système destructeur soit réinventé ultérieurement. D’où l’importance, sans doute, d’ajouter à la nouvelle organisation économique, une nouvelle culture.
On pourra conserver la mémoire des enseignements du passé… Développer la sagesse : celui qui croît en sagesse devient différent : il aspire à l’harmonie, au respect. Il n’est plus obnubilé par des besoins qui l’opposent aux autres, et justifiaient sa soif de pouvoir. Et si l’on valorisait plutôt ce bonheur-là, cette réussite-là, cette croissance-là, au lieu de leurs homonymes matériels ?
L’homme est d’abord un être de culture. Il n’y a pas une « nature humaine » qui déterminerait précisément son comportement. Il est parfaitement capable de maîtriser certaines pulsions et d’en développer d’autres.. à condition que son environnement économique l’y aide...

La révolution économique seule, imposée brutalement à l’homo competitus moderne a aussi peu de chances d’améliorer les choses à long terme, que la spiritualité appliquée dans le cadre économique actuel.
Une révolution à la fois globale et progressive est donc souhaitable.

L'utopie, ici et maintenant

Or, rien n’empêche, aujourd’hui, ceux qui veulent vivre d’une autre façon, en partageant plutôt qu’un exploitant, dans la simplicité et l’harmonie… de le faire… montrant ainsi, par l’exemple, qu’un autre monde est possible.
Un monde avec moins de violence, d’injustices et de destructions. Un monde où le respect des générations futures ne serait plus seulement un slogan d’utopiste, parce qu’il serait le moteur même de l’économie, de ce qui détermine réellement le cours des choses…

Développer une telle alternative est donc possible, et aurait des chances réelles, par effet « boule de neige », d’éteindre l’« incendie »…
Il suffit donc qu’il existe des humanistes capables de penser…

Première édition: 25/04/08
Dernières modifications: 15/06/09
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