Humanisme pur

Fascisme vaccinal ?

Depuis l'annonce de l'extension du pass sanitaire, il souffle sur la toile, comme un vent de révolte.
Au point même que fleurissent des étoiles jaunes... de triste mémoire.

étoile non vacciné

Certains s'en offusquent dénonçant un manque de respect envers les victimes de l'holocauste.
Mais le problème n'est-il pas surtout que cette "analogie" relève de l'amalgame, et que c'est donc la pensée rationnelle qui est insultée.

L'amalgame est une assimilation que l'on fait entre deux notions sur la base d'un ou plusieurs points communs. Assimilation qui fait réagir à l'une d'elles sous l'effet de caractéristiques de l'autre. Or, une telle réaction n'est généralement pas justifiée, car un simple point commun n'implique pas forcément une relation de cause à effet.

L'amalgame fonctionne d'autant mieux qu'une telle caractérisitque suscite l'effroi, mettant ainsi la raison hors service. Or, c'est clairement le cas ici, puisqu'il est question d'holocauste...
Ici, donc, la manipulation consiste à faire rejeter le pass sanitaire viscéralement, comme s'il pouvait induire un génocide.
Or, un tel risque existe-t-il ?

A priori, non : l'intention derrière cette mesure n'est pas de supprimer des vies, mieux, elle est d'en sauver. En effet, une personne non vaccinée présente un risque de transmission du virus beaucoup plus important...
L'étoile jaune, elle, participait d'une discrimination exterminatrice, le but était d'éliminer une "race" jugée nuisible.
Nulle cause commune à l'horizon, donc ! Or, peut importe le nombre de points communs que l'on peut trouver, seule la causalité importe.

Ajoutons également que cette étoile à six branches était attribuée sur la base d'une filiation : plus de deux grands parents juifs. Il n'était donc pas possible d'abandonner sa "judéité". On imagine volontiers que si un "vaccin" avait été disponible pour s'en débarrasser et échapper ainsi aux camps de la mort, beaucoup auraient payé cher pour se le faire injecter (surtout si en plus, il protégeait d'une vraie maladie). Y aurait-il eu, alors, 6 millions de victimes ?

Ajoutons enfin qu'il n'est même pas question, dans la situation actuelle, d'obligation vaccinale, puisqu'il est parfaitement autorisé de ne pas se faire vacciner. Il n'est alors juste pas possible aux personnes faisant ce choix d'accéder à certains espaces publiques (où le risque de transmission est jugé trop élevé).
Nous sommes donc dans le cas où même les juifs refusant de se faire "déjudéiser" par injection ne seraient pas traqués jusque dans leur demeure pour être exterminés (comme ce fut le cas sous le troisième Reich, pour tous les juifs), mieux, nos non-vaccinés peuvent même sortir dans la campagne, arpenter les rues, faire leur marché etc. (sans avoir à porter une étoile infamante, à moins qu'ils y tiennent absolument... )
D'où l'outrance de la comparaison...

D'aucuns justifierons peut-être cette auto-victimisation en arguant qu'il ne s'agit pas d'évoquer l'holocauste mais seulement une dictature, comme l'a été le régime nazi.
Sauf que l'étoile jaune serait alors un mauvais choix : la première pensée que la vue de ce symbole fait émerger dans l'esprit de n'importe quel quidam (un minimum cultivé) n'est pas "dictature", mais "discrimination raciste". Ne confondons pas avec la croix gammée.

Mais même là, peut-on parler de dictature ? Certes les mesures annoncées impliquent une contrainte (celle de se faire vacciner pour pouvoir faire certaines choses). Mais ce n'est pas parce qu'existent des contraintes qu'on peut parler de dictature. D'ordinaire, on parle de dictature lorsque la liberté d'expression est altérée, lorsque, typiquement, ceux qui critiquent le gouvernement recoivent un peu plus tard la visite de la police... et disparaissent. Situation qui concerne encore actuellement, plus d'un milliard de personnes dans le monde... Danger bien réel donc, dont les personnes éprises de liberté feraient bien de se soucier, sans se tromper de cible...

Mais sans aller jusqu'à la dictature, peut-on tout de même dénoncer un manque de liberté, un autoritarisme. Voilà qui devient plus raisonnable !
Mais faut-il voir un attentat à la liberté dans la moindre interdiction ?
Considérons l'interdiction de tuer. Pourquoi ne suscite-elle pas d'indignation particulière ? Parce qu'il s'agit d'une réduction de liberté moindre que l'augmentation qu'elle permet par ailleurs. En effet, à l'exception, peut-être, de quelques psychopathes, chacun apprécie plus la liberté de pouvoir vivre en sécurité que celle de pouvoir tuer.

Certes, il est toujours préférable d'expliquer plutôt que contraindre. Mais dans certains cas (comme celui qu'on vient d'évoquer), lorsque l'explication ne suffit pas, la contrainte peut constituer un moindre mal. Tout au plus peut-on demander au gouvernement plus d'explications. Ainsi, de fait, la contrainte portera sur moins de monde...

Ce que nous devons faire pour juger de la désirabilité ou pas d'une mesure autoritaire est la pesée comparative de ses avantages et inconvénients.

On supposera ici, que la covid est effectivement une maladie dont les conséquences délétères sur la santé (voire la survie), en probabilité et intensité, ne sont pas négligeables. On supposera également que l'efficacité des vaccins ne l'est pas non plus, contrairement à leurs effets secondaires, ainsi que l'inexistance de traitements efficaces. Tel est du moins, actuellement, le consensus scientifique.
En ce cas, limiter la propagation du virus (et donc les souffrances dues à la maladie) peut se faire de deux façons : En limitant les contacts interpersonnels (confinement, masque...) ou en vaccinant la population. Rappelons qu'aucune mesure n'élimine complètement la transmission du virus, elles ne font que la réduire (mais significativement).

Trois solutions s'imposent donc :

Toute autre solution serait beaucoup plus favorable à la propagation de l'épidémie.

Or, entre ces trois solutions, il est aisé de choisir. La pire est sans doute la seconde, avec son impacte sur la liberté de circulation et l'économie. La troisième s'impose car elle est la plus libérale, elle offre à chacun plus de possibilités que les deux premières.
Si un gouvernement se complairait dans l'autoritarisme, dans la multiplication des contraintes (comme certaines sectes), il ne choisirait donc probablement pas cette solution...

On vérifiera aisément que je suis peu suspect de proximité idéologique avec l'actuel gouvernement. Je pense juste qu'il y a des choses sérieuses contre lesquelles on pourrait se révolter : l'exploitation, l'injustice sociale, les dégradations environnementales... Ce ne sont pas les combats dignes d'intérêt qui manquent. Faisons preuve d'intelligence, économisons nos forces pour mieux les déployer là où ça améliorerait réellement les choses.

Bien sûr je peux me tromper dans mon analyse. Dans ce cas, merci de ne pas me laisser dans l'erreur. Et si au contraire, vous la partagez, vous pouvez faire en sorte que les forces soient mieux dirigées, en la diffusant.

DP (15-07-2021)

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