Une banale histoire de voitures :
Chez Ford, on savait pertinemment que même si la Pinto était
percutée par derrière à faible allure, son réservoir à essence risquait
d'éclater et de projeter partout son contenu hautement inflammable… L'un des
moyens pour parer à ce danger n'aurait coûté que onze dollars par unité.
Une note interne de Ford prévoyait que, si la société commercialisait la
Pinto sans y intégrer le dispositif de sécurité cité plus haut, quelque 2100
véhicules prendraient feu chaque année, le bilan humain étant de 360
brûlés, dont la moitié succomberaient à leurs brûlures.
Coût pour l'entreprise : 49 millions de dollars (frais médicaux, juridiques
etc.)
Coût du dispositif de sécurité : 137.5 millions de dollars (11 dollars par
véhicule).
Entre 1971, année de mise sur le marché de cette voiture, et 1977, cinq cents
hommes, femmes et enfants périrent dans les flammes d'une collision avec une Pinto.*
De même, il est moins onéreux de déverser certains déchets dans la nature
que les recycler, de déverser certains pesticides ou desherbants toxiques que d'utiliser des méthodes plus écologiques etc.
Cela ne fait pas l'ombre d'un doute : la "main invisible" du profit sert à merveille le bien commun. Les quelques petits problèmes constatés étant sans doute dus à un excès de règlementation...
Une banale histoire d'isolant thermique :Les premières preuves de la toxicité de l'amiante sont apparues en France dès 1906. Mais il a fallu attendre 1997 pour que cette fibre minérale soit définitivement interdite. Ainsi, pendant plus de 90 ans, les autorités publiques, sous la pression des lobbies, se sont contentées "d'encadrer" l'usage de l'amiante. Bilan : 35 000 morts en France entre 1965 et 1995. D'ici à 2025, on s'attend encore à 100 000 décès.
**
Témoignage entendu lors d'un procès, suite à la destruction d'une forêt millénaire :
On ne peut pas comprendre si on n'a pas de famille à charge. Si je ne
conduisais pas ce bulldozer, quelqu'un d'autre le ferait à ma place. C'est
facile d'avoir des idéaux quand t'as du pognon.
*
Et oui, dans ce monde, il faut du " pognon "…
Et dans un monde où chacun chercherait à avoir plus de pognon tout de suite,
imaginons un instant le sort des ressouces naturelles... Dans un monde où
l'acquisistion du pognon serait nécessaire ou compulsive, imaginons l'effet de
simples "réglementations"...
Bien sûr, comme chacun sait, les guerres et la misère ont pour seules causes le fanatisme et la barbarie, certainement pas la logique du profit…
Comment pourrait-on en douter : l'économie monétaire de la "libre entreprise" guide l'humanité vers un monde durable, harmonieux et pacifique...
Certains diront peut-être que l'ironie est facile et que c'est le
"moins pire des systèmes"...
Ah bon, comment le sait-on ? On les a tous essayés, les systèmes ? Alors qu'on
n'est loin d'avoir tout expérimenté dans le domaine technique, tout aurait
été fait dans le domaine social, humain, pourtant bien plus complexe ?
Mmmh, comme c'est bizarre...
*faits relatés par Gerry Spence, avocat américain.
**faits relatés par Greenpeace.
Ne prenez jamais la route aussitôt après un bon repas, sans un petit verre de CointreauAffiche publicitaire, 1935
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